Parlor Snakes

Découvert en 2011 sur la foi d’un premier album envoûtant (“Let’s Get Gone”), j’étais vraiment tombée sous le charme du rock’n’roll hypnotique de Parlor Snakes, le plus new yorkais des groupes parisiens. Elégants et cultivés, le quatuor convoquait alors les fantômes de Jeffrey Lee Pierce, Poison Ivy, Lux Interior et Debbie Harry avec une intensité et une sensualité affriolante.

Quatre ans plus tard, le groupe a roulé sa bosse un peu partout, silloné les routes de France et d’Europe, (notamment avec Jim Jones Revue), et rencontré au passage le producteur Matt Verta Ray (connu pour son travail avec l’Heavy Trash de Jon Spencer) avec qui ils ont choisi d’enregistrer ce nouvel album à New York.

New York New York… Et c’est un peu un hommage à la ville que nous propose le groupe visiblement très inspiré par la chaleur, la fureur et les belles contradictions de la grosse pomme. Les fantômes de Gun Club ont laissé la place à ceux de Lou Reed et du Velvet Underground (“Here Comes The Hell”, l’excellent “Always You”).

La température monte, Parlor Snakes a délaissé le désert pour s’aventurer dans l’urgence, la folie, le bruit et le souffre:”We Are The Moon” ouvre le bal des hostilités, ça joue vite, ça joue fort, Eugénie prend des poses d’Iggy Pop et les riffs oscillent entre rockabilly destroy et punk garage façon Stooges. Le son brut de décoffrage, sauvage et précis, scied comme un gant à cette nouvelle exubérance urbaine et rock’n’roll. Rugissante et radieuse, la voix s’acoquine auprès de ses idoles (Iggy, Debbie Harry, Mick Jagger,…), bien soutenue par une session rythmique ultra dynamique et des guitares acérées qui n’ont pas peur d’écrire des hits (“Watch Me Live”), des moments de blues fièvreux (“Sure Shot”, “The Ritual”) ou de nous embarquer dans un voyage plus hypnotique et sensuel (“Dirt To Gold”, “Strangers”). Puis à nouveau perdu sur la route 66, Parlor Snakes devient plus mystérieux (“Just Drive”) et peut être plus original, car peu de groupes savent ainsi capter le feu, la glace, le désir, la chaleur et l’envie avec autant de distance et d’élégance.

C’est donc la fièvre au corps, avec une énérgie brute où se confondent les genres, les sexes, et les codes du rock’n’roll que le groupe poursuit son chemin atypique et décidemment passionnant.

Parlor Snakes sera en tournée dans toute la France au printemps avec notamment un passage à Paris le 29 avril au Divan du Monde.

Parlor Snakes, “Parlor Snakes”, © Hold On Music/ Wagram, 2015

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