Dès le départ le ton est donné: “I came down to burn this town / I came down to make it mine” scande Marine de sa voix éraillée, en vraie sale gosse du rock’n’roll. Sans détour, sans compromis, la petite française poursuit son rêve américain sur la côte californienne. Installée à Hollywood depuis maintenant quatre ans, Marine n’a pas lâché l’affaire, loin de là. Toujours prête à rugir et à délivrer comme il se doit un rock’n’roll heavy, dans la pure tradition du Sunset Strip.
Depuis Rockett Queens à Aix, la miss a fait du chemin (changement de line up, nouveau nom de groupe, rencontre en tous genre), mais la tête haute, elle n’a jamais dévié de la route qu’elle tente de suivre, coûte que coûte. Pour elle le rock’n’roll est une aventure qu’elle semble vivre au jour le jour, sans se soucier des modes, des convenances et des quand dira-t-on.
Ici, on ne fait pas dans la dentelle. Et son nouveau projet, Voodoo Kills balance la sauce, haut et fort, à grand renfort de riffs gras et saturés, de solos voltigeurs et de refrain bien catchy. Bien entendu la voix de Marine fait monter la tension d’un cran. Toujours aussi railleuse, gouailleuse et nonchalante, la chipie a également gagné en maturité dans les passages plus posés, qui laisse entrevoir un visage plus sombre et intriguant à ces petits killers d’Hollywood.
“Not Dead” remet donc immédiatement les choses en place, comme un petit manifeste d’une chanteuse prête à casser la baraque. Diablement efficace. Puis avec “Running To The Grave”, morceau plus dark, les Voodoo Kills quittent le sunset pour s’enfoncer dans le désert, vers des terres plus arides, plus dangereuses aussi. Loin du glam et des sunlights, il propose un vision plus singulière du groupe, ici plus proche d’un film de Rob Zombie que de la flamboyance des Guns. Même si le groupe y revient aussitôt sur “Use & Abuse”, ultra rentre dedans et bien 70’s dans l’esprit. La guitare bien grasse de Paul (qui a largement monté de niveau) apporte une bonne touche heavy et groovy empruntée aux maîtres du genre (Jimmy Page, Tony Iommi et confrères), tandis que les refrains râleurs et accrocheurs de Marine évoquent souvent Courtney Love, Brody Dalle ou Joan Jett.
On est vraiment pas déçu par la bonne décharge d’adrénaline que provoque ces quatres titres rageurs, même si bien sûr, les Voodoo Kills ne révolutionnent pas le genre (ils n’en ont d’ailleurs pas la prétention). Mais c’est finalement lorsqu’ils osent s’affranchir de leurs modèles, que leur univers devient plus intriguant. Lorsque loin des clichés du genre, ils laissent leur son s’allourdir et s’épaissir d’une noirceur un peu moite, un peu dérangeante. Leur nom de scène semble alors diablement bien trouvé.
Voodoo Kills, Ep disponible sur iTunes et Spotify