Ladylike Lily « Echoes », conte musical féérique pour les grands et les petits

Voici un objet un peu inédit. Pour son troisième album, Orianne Marsili alias Ladylike Lily nous offre un joli conte musical pour petits et grands. J’avais beaucoup apprécié le deuxième disque en français (“Dans La Matière”, sorti en 2016 et chroniqué ici), de cette jeune artiste bretonne pleine de promesse. Ladylike Lily séduit immédiatement par sa voix cristalline pleine de grâce et de mélancolie, posée tout en douceur sur des arpèges folk ou des beats electronica. Artiste délicate et sensible, Ladylike Lily continue ici l’air de rien son travail d’orfèvre en concoctant un voyage onirique suspendu hors du temps dans un univers imaginaire peuplé de féérie et de douce mélancolie.

Teleferik « Blood Orange Sirup »

Teleferik

Voilà un groupe que je suis depuis ses premiers ébats, et que je suis toujours heureuse de retrouver au fil des années. Teleferik c’est ce duo parisien (Eliz au chant et à la basse, Arno à la guitare) au potentiel de folie, qui mélange comme personne le rock’n’roll 70’s et les inspirations spirituelles de l’Orient. Imaginez un peu Led Zep (ou Page & Plant sur “No Quarter”) qui danserait avec une grande insouciance avec la belle Natacha Atlas et rencontrerait au passage leur vieille copine Patti Smith. Sur la papier ça sonne bien. Sur disque c’est encore mieux.

Klink Clock « Accidents »

Nouvel album pour le duo parisien Klink Clock, qui reprend plusieurs titres déjà entendus sur le précédent Ep (“Kid” en 2016) chroniqué sur ces pages. Deux ans plus tard, Jennie et Aurel reprennent les choses à peu près là où ils les avaient laissé: soit en pleine récréation rock’n’roll. Avec désinvolture et beaucoup de plaisir, le duo nous rejoue leur formule efficace et survitaminée de son brut, entre garage, grunge et power pop minimaliste.

Ella/Foy « Walking In The Space

Dès la première note, on se retrouve happé par cette voix suspendue au timbre fêlée, pleine de douceur et de larmes. La musique lancinante, empreinte de douceur et de poésie vous enveloppe peu à peu dans un balancement délicieux. Duo français, originaire de La Rochelle, Ella/Foy nous invite à un voyage onirique et planant avec leur joli premier album “Walking In The Space”. Ella c’est elle (Hélène, chant, guitare, ukulélé), en hommage à la grande Fitzgerald. Foy c’est lui (Romain aux percussions, contrebasse), un nom qui vient du patois écossais (c’est une offrande faite à celui qui s’apprête à prendre la route…).

Melissa Bon « Away »

Autant le dire tout de suite, je ne suis pas fan de la soul d’aujourd’hui. Sans tomber dans le permanent “c’était mieux avant”, j’ai un peu de mal avec les productions modernes, les minauderies putassières des poseuses de r’n’b ou les chanteuses bien polies et choucroutées qui singent la pauvre Amy Whinouse (et par la même occasion les Girls Band 60’s auxquels faisait référence l’artiste prématurément disparue). Pour moi ces filles là ne font pas de la soul (mais plutôt de la soupe) et sont loin, très loin de suivre la lignée royale de leur prédécesseurs dans le genre.

Heureusement Melissa Bon met la barre plus haut que ses contemporaines avec son très joli premier Ep intitulé “Away”. Plus cultivée, plus sensible, l’artiste franco-suisse d’origine éthiopienne propose des morceaux sombres et délicats, aux frontières du jazz, du trip hop et de la soul mais dans ce qu’elle a de plus pure. Quand elle parle directement à l’âme, au coeur, et qu’elle dévoile des émotions sincères, à fleur de peau.

Wolf Alice « Visions Of A Life »

Après un premier album très prometteur (“My Love Is Cool”) sorti en 2015, qui avait fait un petit buzz outre manche, les londoniens de Wolf Alice ont rapidement donné suite à leurs efforts avec “Visions Of A Life” découvert cet hiver. Enregistré sous le soleil de la Californie, l’album reprend les choses là où Ellie Roswell et sa bande les avaient laissé il y a deux ans. Oscillant entre rock atmosphérique à tendance dream pop et inspiration grunge, Wolf Alice ne choisit jamais son camp et tente un voyage à travers la pop, au sens noble du terme.