Voilà un duo attachant et singulier qui semble avoir compris qu’en ces temps où le rock n’roll tend à se transformer en un sombre musée, il était bien vu de revenir à l’essentiel. De la rage, du sexe, de l’énergie, un peu d’inventivité et le tour est joué. Pas plus compliqué que ça finalement de faire sonner des morceaux minimalistes bluesy et crasseux. Une bonne Gretsch rocailleuse (Aurélien), une demi batterie jouée debout façon Moe Tucker (Jennie) et une voix sexy et nonchalante qui a le bon goût d’être mal élevée. Un genre de mélange incesteux entre VV, Courtney Love et un soupçon de Kim Gordon («Siamois », « Rhythm »)…
De temps à autre, les rôles s’échangent et le guitariste passe au chant, ça sature, ça fait le job, mais c’est un poil moins palpitant qu’avec son acolyte féminin. Malgré tout la formule fonctionne à ravir tout au long de ces 9 titres qui savent faire durer le plaisir en variant les positions. Entre blues/garage de l’école Jack White (« Wake Up »), riffs Josh Hommien («H»), nostalgie grunge (on pense bien sûr à Babes In Toyland ou Hole à l’écoute de « Princess » ou « I Dream I Fuck ») voir carrément punk à la Bikini Kill (les excellents « Love Song 2.0», et « Mayhem »), Klink Clock réinterprète l’histoire du rock post Kurt Cobain à sa façon, avec pas mal d’insolence et un peu d’imagination.
On en demande pas plus finalement que d’entendre une (jolie) fille brailler en tapant très fort sur ses fûts, et son homme lui répondre en triturant sa belle guitare. Pas besoin de beaucoup plus finalement si les morceaux tiennent la route (et c’est complètement le cas). Pas de chichi ni de plan marketing, rien que de l’énergie brute, salace, et contagieuse qui donne vraiment envie de découvrir tout ça en live.
Klink Clock « We Don’t Have The Time To Do Love All The Time »