Je vous ai déjà dit tout le bien que je pensais de Sheeduz, trio rock 100 % féminin qui oeuvra sur la scène parisienne de 2004 à 2011 et qui défendait à l’époque une esthétique élégante entre rage et tendresse, porté par une chanteuse bluffante et une batteuse brutale et sauvage que l’on retrouve ici dans son nouveau projet.
Difficile donc d’écouter Rawdog sans penser à Sheeduz et au fait qu’on aurait bien aimé être témoin de la suite de leur aventure musicale. Ceci étant, on retrouve quand même avec plaisir la frappe incisive d’Audrey, pas forcément mise en valeur par une production rudimentaire. Et c’est un peu là que le bât blesse.
Ce premier album ne manque pourtant pas de qualité. Entre power pop, grunge et son garage, le duo ne choisit pas son camp. Certains morceaux qui sortent du lot « Never Be A Star », « Black Crows », parviennent à relever le défi d’un mix des voix et des genres sans trop rougir ou regarder en arrière mais le tout ne tient pas forcément sur la longueur. La voix lead de Mike manque un peu de charisme et d’assurance pour tenir la baraque du duo rock frontal, Drey et ses fûts sont bien trop souvent sous-exploités (ou sous mixés), et les morceaux mid tempo (« Laisse Passer », « Lovely Place »), un peu mollassons et un brin ennuyeux n’arrangent rien à l’affaire. Au final le duo perd en énergie malgré des bonnes idées guitaristiques sous influence 90’s (« Fake Genious ») qui méritaient un écrin un peu plus chatoyant.
Me voilà donc sincèrement désolée à l’écoute cet album pourtant offert avec beaucoup de sincérité, de ne pas être complètement emballée. Sincèrement désolée de ne pas avoir réussi à oublier le lyrisme et la fureur des trois Sheeduz. Pas faute d’avoir essayé…
Maintenant à vous de juger…