La fièvre au corps et les riffs aiguisés, Red Money propose un premier album sous haute tension rock’n’roll. Leur premier titre “Chase Me” m’avait déjà bien tapé dans l’oeil, petit hymne pop, terriblement sexy, entre garage et rockabilly, bien pimenté par une chanteuse charnelle (Laure Laferrerie) qui a aussi la bonne idée de mettre beaucoup de blues dans ses guitares acérées.
L’ambiance est moite, sous tension permanente. Ça commence très fort avec “Ghost Fever”, morceau minimaliste et ultra sexy, qui rappelle les ébats sauvages et torrides du premier Kills. Puis le fameux “Chase Me” permet la rencontre presque improbable entre Jeffrey Lee Pierce et VV. Le duo parisien qui oeuvre depuis 2013, aurait pu s’arrêter là. Mais décidement plus malin, plus vicieux, et surtout plus cultivé, Red Money balaye avec classe ses influences et offre un road trip passionnant de New Orleans (“New Orleans” justement) à San Fransisco (le lumineux “Sweet Joe”, à l’esprit folk 70’s), en passant par Detroit (un très Stoogien “Waker”). Carrément enchanté, on se laisse embarquer, du nord au sud, d’est en ouest par cette voix élégante et racée qui sait varier les plaisirs, faire bouger les corps et les esprits sans jamais perdre le fil. L’air de rien, Red Money s’aventure même sur les terres brumeuses du trip hop de la scène de Bristol,avec une aisance déconcertante ( “24-7”, sous influence Portishead forcément…).
Maîtresse à bord, Laure captive tant par sa sensualité exacerbée (qui rappelle parfois Jennifer Charles de Elysian Fields), que par sa capacité à se fondre dans les différents mouvements qu’elle balaye d’un revers de la main, sans jamais perdre son intégrité rock’n’roll.
La classe.
Red Money « Chase Me » © 4Play Music