Soirée sauna à la Flèche d’Or, en cette fin d’été parisien, option élimination des toxines à grand coup de rock’n’roll (mais à quand la clim’ dans cette salle mythique?), avec en ouverture, les parisiens The Good Ones, quatuor à tendance garage, plutôt influencé par la vague rétro actuelle (Jack White et compagnie), emmené par une chanteuse à la voix de peste nonchalante, qui n’essaie même pas de mettre le public dans sa poche.
Visiblement bien nerveux, The Good Ones enchainent les titres sans trop de pêche, hésitant à se lâcher devant cet impitoyable public parisien (ils avaient pourtant pas mal de fans dans la salle). Malgré de bonnes intentions punk, la chanteuse manque un peu d’assurance et de puissance vocale, et le groupe derrière est terriblement mollasson. Les morceaux, plutôt sympathiques, mais pas franchement inoubliables, s’enchaînent et se ressemblent un peu tous, laissant une pénible impression de déjà vu qu’on aimerait ne pas éprouver. Vers la fin du set, le groupe tente de se reprendre et ose une petite reprise de « Black Math » des White Stripes, mais décidément rien n’y fait, tout ça reste bien poli, correct, et despérément mou (un comble, pour un groupe de garage…)
Heureusement, on peut compter sur le talent de Band Of Skulls, pour nous sortir de cet état léthargique. Charisme incroyable, jeu de guitare assez éblouissant, je l’avoue, le beau Russel Marsden (allure de Kurt Cobain vitaminé) m’a vraiment impressionné. Bien roots, bien rock’n’roll, les morceaux de leur excellent premier album « Baby Darling Doll Face Honey », même les plus lents, sont brillamment sublimés par un son vraiment somptueux, exceptionnellement chaleureux. On a tellement l’habitude de se contenter de concerts au son pas forcément léché, dans des salles à l’acoustique pitoyable, que lorsqu’on assiste à un show comme celui ci, on ne peut qu’être enthousiaste. Le groupe, sexy, délicat et vraiment sympathique emballe la salle entière qui bouillonne de plaisir. Tour à tour, enflammé, émouvant, entier, Band Of Skulls interprète la plupart des titres de leur premier album, avec beaucoup de délicatesse et d’ardeur, un bel esprit rock’nroll, et beaucoup d’humilité. Et ça fait vraiment plaisir.
Ces trois là ont un vrai talent et beaucoup de courage, dans une époque où le rock est devenu bien poli, bien lisse, bien cadré, de faire le grand écart entre les genres (garage/post punk/psyché) sans se soucier des étiquettes, en véritable amoureux de la musique. Gros respect donc, car franchement, je ne m’y attendais pas. Avec de belles ambiances lumineuses, d’inspirations post punk (« Impossible »), de bons moment de rock’n’roll bluesy (le génial « Light Of The Morning ») le trio ballade élégamment ses morceaux à travers un set efficace et cohérent, parsemé de hits en puissance (imparables « Death By Diamonds and Pearls »et « I know What I am ») et de ballades pleine d’émotion(« Fires »). Les voix s’enlacent, la basse ronronne et le batteur avoine sec, le trio met tout le monde d’accord et nous laisse sans voix.
Un très bon concert donc, dont on ressort le sourire aux lèvres (et trois kilos en moins!)…
photos:Yann Charles
(un grand merci à Yann Charles pour ces belles photos)
Tu as très bien décrit l’essentiel de leurs qualités ce soir là… difficile de mieux l’exprimer.
Et ce son, tellement bien.
Yann.
ps: Superbes les photos de l’autre Yann!!
merci yann! c’est gentil
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http://www.zicazic.com/zicazine/index.php?option=content&task=view&id=7720
merci Yann (C) pour le lien de ton article, qui contrebalance le mien!
J’adore ce groupe, je les ai vu à New York, ils assurent vraiment bien!
ouai c’est vraiment cool en live! Ils ont un super son.