Difficile d’être totalement objective quand on balance dans sa platine le disque d’un groupe que l’on connait un peu, dont on apprécie la démarche, les influences, le discours, avec qui on a même eu l’occasion de partager la scène. Bref un groupe qu’on a envie d’aimer.
Parce qu’il faut bien dire que je partage avec eux cet amour (nostalgie?) de la scène grunge de Seattle, avec évidement tout ce que ça inclut aussi comme influences antérieures (de Black Flag aux Pixies). Voilà donc dans cet Ep 8 titres intitulé « Dead Submarines », des réminiscences de Nirvana & co, pour le meilleur et pour le pire, jusqu’à ce que le rock’n’roll nous sépare. Parfois ça fonctionne plutôt bien dans le genre clin d’oeil touchant (« May For Years »), à d’autres moment c’est un peu plus gros sabot (« Wish You Were Not Here »), voire Foo Fightersien (« It Serves You Right »). C’est tout de suite moins ma tasse de thé… Quelques écarts stoner du genre Kyuss sur « A New Organ », qui rappelle que Palem, à défaut d’être Kurt Cobain au chant, est quand même un sacré riffeur, et c’est déjà pas mal. Sur la fin, So Was s’acoquine même avec le côté harcore de la force (« Monography »), et Palem s’en sort étonnement presque mieux que quand il se mesure vocalement à Cobain & Dave Grohl (en même temps la barre est un peu haute…). Du côté des grattes, les 8 titres, même si ils sont parfois inégaux, regorgent de bonnes idées guitaristiques, de petites trouvailles soniques piochées un peu partout dans une culture indé bien garnie.
La caution féminine est assurée par la basse ronde de Tarah qui a bien trouvé sa place dans ce lot de rage et de mélodie assumé, on regrette pourtant qu’elle n’ai pas choisi d’épauler un peu Palem au chant de temps à autre, ça pourrait être carrément excitant (on sait qu’elle donne déjà de la voix dans son propre projet, Tarah Who?). Derrière les fûts, Loïc tape comme un boeuf et ça fait vraiment du bien au groupe qui en avait grand besoin.
Au niveau de la prod’, So WasThe Sun a choisi une fois de plus de mettre bien en avant le chant (pas forcément judicieux à mon sens), la grande force du groupe résidant essentiellement dans la puissance mélodique des riffs de Palem, on a donc envie que d’une chose: qu’ils montent le son des amplis!!! (ce qu’ils font d’ailleurs en live…).
Bref quelques jolis défauts, quelques petites fautes de goûts, quelques maladresses, quelques couacs par ci par là, mais au final, un gros lot de rage, d’énergie et de sincérité envoyé en pleine face, qui change quand même bien des poseurs réguliers de la scène parisienne. Objectivement, So Was The Sun, c’est bien difficile de les détester…