Deap Vally VS Savages: Girls Girls Girls!

C’est plutôt amusant (et réjouissant!) de constater que les deux groupes qui font le plus parler d’eux ces temps-ci sont exclusivement féminin. Coïncidence ou pas, ces deux groupes n’ont même pas encore sorti d’album, mais à l’aide de prestations scènique visiblement explosives, ont su attirer l’attention de la sainte presse rock qui ne tarit pas d’éloge devant ces petits bouts de femme en pétard.

D’un côté, voilà Deap Vally, deux bombes qui débarquent de L.A avec leur mauvaises manières et toute la bad ass attitude requise pour jouer un blues-rock crasseux et sexy

Scanners, EP

Des nouvelles des londoniens de Scanners qui sortent ces jours-ci un nouvel EP intitulé « Mexico ». Emmené par le charisme chaleureux de leur chanteuse Sarah, le groupe avait déjà publié deux albums chez Dim Mak, dont l’excellent « Submarine » en 2010, qui mariait avec brio dark pop, ambiance cold wave et mélodies lumineuses. Un peu comme si […]

Des femmes, des machines…et les Ragnoutaz!

Bon allez, je l’avoue, je n’ai jamais été une grande adepte des machines. Comme je suis une fille un peu old school, ça me pose toujours un petit problème d’éthique au premier abord, lorsqu’on remplace la chaleur, la frappe, et l’énergie d’un(e) batteu(se)r par le son synthétique d’une boîte à rythme mécanique. Ceci étant dit, force est de constater que depuis quelques années déjà, de nombreux groupes écrivent le futur du rock’n’roll en faisant s’accoupler guitares et machines, dans un grand chambardement incestueux. Il suffit de jeter un oeil aux deux meilleurs disques sortis ces derniers mois: voilà deux anglaises qui revisitent la dream pop en jetant leur bon vieux batteur aux oubliettes!

D’un côté Natasha Khan de Bat For Lashes, qui a enfin résolu son complexe Björkien, en sortant « The Haunted Man », un très beau disque hanté, élégant et fragile, qui fait la part belle au son glacial des machines mécaniques, servant d’écrin à de poignantes et délicates pop-songs.

« Rollin on Down The Lane », de Pete Ross & The Sapphire

Imaginez un peu…Si le Nick Cave de « Murders Ballads » continuait de sortir de beaux disques hantés…Si dans un road movie enivrant, digne d’un film de Tarantino ou Jim Jarmush, il avait rencontré en chemin son âme soeur assassine (Susy Sapphire), et qu’ils avaient formé un duo de killers à la Bonnie & Clyde… Voilà à peu près à quoi aurait ressemblé la BO de leurs aventures rock’n’roll.

C’est un disque hanté, sensuel et troublant que nous propose le duo réincarné Pete Ross and The Sapphire, plein de ballades fantomatiques, et de mélancolie charnelle. Pete Ross a la classe d’un crooner maudit, un genre de Sinatra vs Tom Waits, et le bon goût d’écrire des ballades qui tuent (« Pleased To Meet You », « Devil Inside »), qui n’ont presque rien à envier aux meilleurs Nick Cave

Klink Clock « We Don’t Have The Time To Do Love All The Time »…

Voilà un duo attachant et singulier qui semble avoir compris qu’en ces temps où le rock n’roll tend à se transformer en un sombre musée, il était bien vu de revenir à l’essentiel. De la rage, du sexe, de l’énergie, un peu d’inventivité et le tour est joué. Pas plus compliqué que ça finalement de faire sonner des morceaux minimalistes bluesy et crasseux. Une bonne Gretsch rocailleuse (Aurélien), une demi batterie jouée debout façon Moe Tucker (Jennie) et une voix sexy et nonchalante qui a le bon goût d’être mal élevée. Un genre de mélange incesteux entre VV, Courtney Love et un soupçon de Kim Gordon («Siamois », « Rhythm »)…

De temps à autre, les rôles s’échangent et le guitariste passe au chant, ça sature, ça fait le job, mais c’est un poil moins palpitant qu’avec son acolyte féminin. Malgré tout la formule fonctionne à ravir tout au long de ces 9 titres qui savent faire durer le plaisir en variant les positions.

Cat Power, Fiona Apple, Patti Smith:queens of yesterday?

Quel mouche a donc piqué Cat Power? Non mais sans blague, j’aimerais bien qu’on me dise ce qui a bien pu passer par la jolie tête de notre chère Chan Mashall, hier encore reine du folk indie, aujourd’hui icône déchue. Bon d’accord le déclin avait déjà été amorcé en 2008 par un disque de reprises paresseuses (« Jukebox ») clairement en demi teinte. Mais avec « Sun » sorti ces derniers mois, la belle est tombée bien bas. Beats electro, morceaux minimalistes (certes sa marque de fabrique) mais d’un ennui abyssal, claviers, vocodeurs et tout le tralala…Alors oui, sa voix, intacte a gardé ce beau grain sexy, intime et chaleureux qu’on aimait tant. Mais mis au service de morceaux aussi creux et même parfois d’un goût douteux, elle perd d’un coup tout son intérêt. Bien entendu, la presse parisienne crie au chef d’oeuvre (ou presque), du genre quel audace d’avoir su se réinventer!… Certes, mais dans certains cas, mieux vaut s’abstenir.