Après avoir fait ses armes, au sein de la scène lo-fi noise de New York, dans trois excellents groupes, plutôt bien vus (Crystal Stilts, les très branchés Dum Dum Girls, et mes chouchoutes, les Vivian Girls), Frankie Rose (jolie batteuse) a délaissé ses fûts et décidé de monter son propre girls band. Dans la lignée noisy/shoegaze des Vivian (mais en plus catchy), Miss Rose prend donc le pouvoir derrière le micro, avec de jolis morceaux rêveurs (esprit dream pop) bourrés d’harmonies vocales féminines et de réverb’ de guitares fuzz.
Chroniques
Edith Crash: « Des mots » folk urbain, en français dans le texte.
Le folk français? Voilà encore un sujet bien délicat. Mais plutôt devrais-je préciser, le folk « en » français? Difficile, en effet, pour les groupes d’ici, de ne pas tomber dans la case « chanson » (façon élégante de ne pas dire « variété »), quand on a décidé (courageusement) de s’attaquer à notre langue, si difficile à faire sonner, si difficile à apprivoiser. Effet mode et mondialisation oblige, les groupes français « dits » folk d’aujourd’hui ont carrément lâché l’affaire (Cocoon, Syd Matters…). Décomplexés, ils ont finalement choisi la solution de facilité en baragouinant de jolis textes en anglais…
Allo Darlin’: pretty pop bucolique from London…
Je ne sais pas vous, mais en cette période de rentrée morose et déprimante, j’ai bien besoin d’une petite dose de pop british, légère et rayonnante pour me remonter un peu le moral… Un peu de baume au coeur donc, en cette fin d’été avec les londoniens d’Allo Darlin’, et leur premier album éponyme de pop bucolique et ensoleillée, sorti en juin sur le label Fortuna Pop.
The Smears: 3 riot grrls from Nottingham!
From Nottingham, UK, voilà 3 riot grrls hargneuses, racoleuses, prêtes à en découdre avec tout ce qui bouge. Les trois filles de The Smears ne sont pas là pour jouer les poseuses et balancent un punk grunge rageur, sauvage et violent, qui ne laisse pas de répit à l’auditeur averti.
Rockett Queens « Stand Up & Shout »: heavy/rock’n’roll from Aix
Vous le savez, le hasard fait parfois bien les choses… Il y a quelques temps, j’étais allée soutenir mes potes de Mad River, sur le dernier « concours » en ligne, Fred Perry/Les Inrocks, Mods 2010(!). Encore un truc où les dés sont pipés, où si tu n’as pas 15 000 amis prêts à voter en masse pour toi, tu n’as presque aucune chance de te retrouver parmi les finalistes… Mais passons (comme on dit, qui ne tente rien n’a rien).
Nina Nastasia is a princess…(le secret le mieux gardé du folk US)
Il faut que je vous raconte comment je suis tombée amoureuse de Nina Nastasia. Je passais l’été en Californie, il y a déjà de cela quelques années, et j’avais entendu ce titre, « Superstar », incroyable ballade à la mélancolie nonchalante qu’aurait pu nous pondre Hope Sandoval. C’était en fait, une jeune songwriteuse new-yorkaise, discrète et délicate, au patronyme digne d’une héroïne de Dostoievski: Nina Nastasia. Vraiment emballée, je m’empressais de me procurer son album, à l’époque, « Run To Ruin », chez un disquaire de San Francisco. On avait loué une voiture, pour filer sur la côté, et je peux vous dire que « Run To Ruin » est passé en boucle dans notre autoradio cet été là… Depuis, malgré la tristesse hivernale de ce bel album de spleen lumineux, impossible pour moi de le détacher des images rayonnantes des côtes sauvages de Big Sur. C’est amusant de voir comme les disques peuvent faire l’effet d’une madeleine de Proust. Une note ou deux, et tout défile…