Souvenez-vous, il y a presque deux ans, je vous parlais déjà de cette jeune songwriteuse bretonne qui proposait une jolie collection de chansons folk intimiste au charme juvénile et gracieux dans un premier Ep très réussi (“Leave” ). Depuis Marion Mayer a tracé sa route enchantée, toujours dans les sillons d’un folk indie teinté de country. La belle a grandi, forgé sa maturité artistique en sillonnant les routes de France, notamment en première partie de Arthur H et nous livre à présent son deuxième disque : “Together Alone”.
La voix délicate et aérienne de Marion n’a rien perdu de son pouvoir d’attraction. Si les morceaux se révèlent un peu plus électriques que ses prédécesseurs (“Fade”, “Together Alone”), son grain au charme candide et mélancolique continue de planer au dessus d’eux, sans rougir ni jamais hausser le ton. Derrière elle, le groupe sous influence americana, accompagne gentiment ce road trip musical lumineux sur les routes du folk rock californien qui rappelle parfois Neil Young, Lucinda Williams, Ryan Adams ou Cowboy Junkies. Douce et chaleureuse, Marion est cependant bien plus percutante dans les moments plus intimes, qui lui permettent d’exprimer sans fard sa sensibilité exacerbée, à l’image de “Blue”, ballade tendre et poignante qui marche d’avantage dans les traces de Hope Sandoval, quand le folk se teinte d’ombres et de fantômes endormis. C’est dans ces moments de tendresse et d’émotion, sans artifice, que Marion Mayer révèle toute la grâce de sa musique, humble et sereine, poignante de vérité. Pas besoin d’en rajouter, nulle besoin d’aller chercher plus loin, le secret, la grâce, elle les tient là, au creux de sa voix mutine et de trois arpèges de guitares renversants de simplicité. Car Marion Mayer a tout d’une grande. Mais ça, vous le savez déjà…