Ce n’est pas toujours évident de parler d’un groupe que l’on connait un peu. Que l’on suit depuis ses débuts, avec qui on a partagé la scène. Qu’on a vu éclore, grandir, progresser et devenir aujourd’hui cette petite boule d’énergie et d’émotion. Pas toujours facile d’être objectif, d’avoir un avis limpide et tranché. On les soutient. On les affectionne. On est forcément heureux de les voir passer à la vitesse supérieure.
Et c’est bien de cela dont il s’agit. So Was The Sun est un groupe qui bosse, qui grandit, qui n’a visiblement pas peur de cravacher, de bouffer du son, de la date et du rock’n’roll. Et ça se voit. Recentré sur l’essentiel, le trio qui s’est séparé de sa caution féminine (la bassiste Tarah), gagne clairement en efficacité. Toujours dans les pas d’un rock 90’s noisy-stoner-grunge, So Was propose avec ce double single, un de leurs épisodes soniques les plus aboutis. Bien boostés par une prod’ affûtée (Arnaud Bascunana), qui a bien compris le propos, Palem et sa bande défendent corps et âme deux bons morceaux à mi chemin entre inspiration grunge (relents de Nirvana) et esprit noise. Sans jamais rougir de leurs inspirations pop, le trio bien inspiré mélange donc un peu tout ça et le balance avec une énergie jamais démentie. « By Far The Worst » commence presque comme un (bon) morceau des Foo Fighters, avec ce riff poppy et cette voix de soft Kurt Cobain, pour finir dans un vrai bordel de rage et d’émotion (un peu la marque de fabrique du groupe). Le clavier apporte en bonus une touche vraiment pertinente à l’esprit du trio.
Mais c’est surtout le second titre « In Memory Of The Milk » qui marque les esprits. Palem, guitaristiquement bien inspiré, imprime sa marque de fabrique entre lyrisme et rage contrôlée. La session rythmique toujours plus incisive tient sacrément les rênes et les parties vocales, plus assurées, plus assumées n’ont pas peur des grands écarts.
C’est donc un beau cadeau d’anniversaire que s’offre là le trio parisien, qui fête, avec ce double single, ses cinq ans d’existence. Et même si on est encore loin de toucher les étoiles, on ne peut que saluer l’honnêteté et l’humilité de ce rock là, qui bénéficie avec So Was The sun, d’un énorme capital sympathie.