Après avoir fait ses armes, au sein de la scène lo-fi noise de New York, dans trois excellents groupes, plutôt bien vus (Crystal Stilts, les très branchés Dum Dum Girls, et mes chouchoutes, les Vivian Girls), Frankie Rose (jolie batteuse) a délaissé ses fûts et décidé de monter son propre girls band. Dans la lignée noisy/shoegaze des Vivian (mais en plus catchy), Miss Rose prend donc le pouvoir derrière le micro, avec de jolis morceaux rêveurs (esprit dream pop) bourrés d’harmonies vocales féminines et de réverb’ de guitares fuzz.
Un peu comme si Jesus and Mary Chain rencontraient les Beach Boys, époque « Pet Sounds » (la drogue et la déprime en moins), le premier album solo de Frankie Rose and the Outs est un bel ovni à l’esprit rétro (« Don’t Tread » et son riff rockabilly déjanté façon Cramps), qui regorge de petits pépites délicieusement sucrées (le tube très Shangri-Las « Candy », ou « Little Brown Haired Girls », que n’aurait pas renié Brian Wilson). Sans jamais tomber dans l’effet « shoegaze », pompeux, qui peut parfois plomber certains morceaux du genre (en gros, quand le psychédélisme bande mou…), les morceaux de Frankie Rose, visiblement obsédée par les sixties et le Velvet Underground, bénéficient d’une production soignée et délicate, écrin de soie pour ces jolis comptines pop, évanescentes et oniriques. Car ici, pas question de masquer le manque de talent et d’idée sous une épaisse couche d’effet prétentieux. Frankie Rose, sous ses faux airs « arty », fait de la pop, de la vraie, avec un sacré talent de songwriteuse nonchalante…
Pour découvrir en live, Miss Rose, ses comptines et ses copines, rendez vous le 8 décembre au Point Ephémère à Paris (et le 29 novembre au Sonic à Lyon).
En prime, un sacré clip (c’est pas tous les jours), clin d’oeil à « Carrie » de De Palma, et au clip de « Miss World » de Hole…