La plus américaine des folkeuse de la côte ouest française n’a que 21 ans et répond au doux nom Marion Mayer. Encore un secret bien gardé de Bretagne (la belle est originaire de Lorient), que nos amis californiens pourraient bien venir nous dérober, l’air de rien. La miss a baladé ses morceaux folk, plein de tendresse et d’élégance sur la toile et sur scène, et gagné au passage une tournée avec Angus Stone avec lequel elle a enregistré un joli single en français (« Wooden Chair »). Elle sort ces jours ci son premier Ep « Leave », financé par une campagne de crowfunding réussie (merci la génération internet).
Doté d’un charme juvénile vraiment craquant, les cinq morceaux de « Leave » oscillent entre folk mélancolique tendance 70’s (Nick Drake, Neil Young, Karen Dalton…) et une pop indie teintée de country qui rappelle les meilleurs moments de Josh Rouse ou José Gonzales (« Feather », « That Magic Bus »). Plus singulière lorqu’elle se dévoile seule derrière sa guitare (le très beau « Garden Of Water », et surtout « Sleepy Moon », bande son idéale du soleil couchant), Marion semble avoir plus d’un tour dans son sac et se révèle diablement attachante. Petite soeur musicale de Laura Veirs ou Chan Marshall, elle a le chic pour crever les coeurs sans jamais hausser la voix. Ici l’émotion est à fleur de peau, ensevelie dans un murmure et un arpège de guitare. Pas besoin d’en rajouter, ni de crier au loup. Délicate et terriblement gracieuse, sa musique, d’une simplicité renversante, n’a pas besoin d’artifice, ni de coup d’éclat. Car tout est là, ou presque. Dans cette voix tendre et chaleureuse, et ces petits morceaux de vie.