Après avoir passé l’hiver à parcourir les plages de la nouvelle scène du rock californien à la découverte des plus jolies et talentueuses sirènes de L.A., j’entame aujourd’hui le printemps sur les terres de Bretagne, où plus précisément à Rennes, une nouvelle génération de filles émerge un peu partout sur le net et dans les petites salles de la ville pour former une scène riche, cultivée, et particulièrement captivante.
Premier coup de coeur aujourd’hui, avec le rock tumultueux et planant de My Sleeping Doll, soit Sandreen Doll, adorable voix de fée post rock brumeux, mutine et mélancolique façon Stina Nordenstam. De très belles compositions délicates et habitées s’échappent de « Exhale », deuxième Ep du groupe sorti l’année dernière et disponible en écoute sur Bandcamp. Sur le fil, affranchi des carcans de la pop, My Sleeping Doll offre un univers charmant et inquiétant, aux frontières du rêve et de la folie (« Legend », « Seeker »). Un poil apocalyptique, le groupe mixe à bon escient des influences folk, post rock et noise soft, le tout, finement produit et enregistré, sonnant comme un mélange improbable et réussi entre Mogwaï, Spiritualized et Cat Power, avec parfois même des échos trip hop (le très beau « Explore », qui se frotte aux ombres de Portishead et Radiohead). Intense et fragile, My Sleeping Doll puise dans toutes ses influences une émotion singulière qui laisse une empreinte particulièrement attachante sur ces morceaux tristes et envoûtants.
Armés d’une voix délicate au charisme charmant et de guitares à la fois cristallines et tranchantes qui les font voyager en terres arides, les morceaux de My Sleeping Doll n’ont presque rien à envier aux maîtres du genre…