Back To The Future en 2011? Oui oui, c’est possible…
Car voilà un album amusant et plutôt rafraichissant que nous propose le duo britannique Summer Camp. Et c’est vraiment le genre de titres dont on a besoin en plein hiver. Complètement décalés et anachroniques, Elizabeth Sankey (journaliste au NME…) et Jeremy Warmsley viennent jouer à fond la carte du revival 80’s avec un brin d’humour et beaucoup de nostalgie. Chansons synthétiques, refrain bubble-gum, et pas mal de kitch aussi. Dans le meilleur des cas (les réjouissants « Better Off Without You », « Down », « 1988 »), on pense à Bowie période « Modern love », à Cure, Soft Cell, Cocteau Twins, XTC, Talking Heads et à deux ou trois autres trucs cool que nous ont tout de même légués les 80’s. Mais dans le pire des cas (« I Want You », « Brian Krakow », « Done Forever ») on pense aussi à des groupes nettement moins attirants, (Depeche Mode) voir carrément repoussants (Duran Duran), la faute à un penchant un peu trop forcé pour l’électronique de pacotille qui résiste mal au temps qui passe…
Mais tout l’intérêt de ce disque réside dans sa façon plutôt ingénieuse de jouer avec les codes du son 80’s avec tout de même pas mal de dérision, et de le mélanger allègrement avec des influences 60’s (surf rock et girls group façon Shangri La’s), ce qui au final ramène le disque dans l’actualité musicale des années 00 (le nombre de groupe s’inspirant du son 60’s ne manquant pas: Vivian Girls et Beach House en tête). Miss Elizabeth chante d’ailleurs un peu comme la belle Zooey Deschanel de She & Him, elle même très branchée rétro 60’s…
Résultat, « Welcome To Condale » sonne comme la BO du bal de fin d’année de 1988 du lycée de Hill Valley. Visiblement hommage aux films de John Hughes (des samples de dialogues de films parsèment le disque), on se croirait replongé dans les années Breakfast Club, avec tout ce que ça implique de naïveté, de mauvais goût et d’insolence aussi…
Bref un sympathique petit voyage dans le temps tout à fait opportun.