Au départ il y a ce titre « Puritan » qui débute comme un morceau caché de Mazzy Star (la douce voix de Molly Hamilton, chanteuse du groupe, s’inspirant outrageusement de la belle Hope Sandoval), mais s’achève en une très belle bluette pop. La suite ne déçoit pas. Originaire de Brooklyn, le trio Widowspeak ballade, sur son premier album éponyme, sa mélancolie nonchalante à travers des morceaux rêveurs qui rappellent les bons moments de la scène dream pop des 90’s.
Langoureux et lancinant, porté par la voix endolorie de leur chanteuse, le groupe navigue dans les eaux troubles du rêve (« Limbs », »Half Awake », « Ghost Boy »). Molly, à demi éveillée, jouant à merveille son rôle de guide dans ce voyage planant et quelque peu inquiétant. Au hasard d’un détour sinueux, l’air de rien, on croise parfois la route de fantômes inattendus (« Nightcrawlers », très Morriconien, et le joli, « Gun Shy », qui débute comme un morceau de Roy Orbison). N’oubliant jamais dans tout cela d’écrire de sacrées bonnes chansons (les tubesques et très pop « Hard Times » et « Fir Coat ») le trio propose même au final, une beau moment hypnotique, « Ghost Boy », hommage au Velvet Underground (battements à la Moe Tucker, guitare très « Heroin »…), et aux groupes de David Roback.
Tout au long de son premier album, le groupe mélange donc des influences 60’s (Velvet, Kinks, Love…), et 90’s (Mazzy Star, Opal, Cowboy Junkies), sans se soucier des modes et du temps et le résultat est souvent séduisant. Même si certains morceaux manquent parfois d’un peu de corps et de profondeur pour pouvoir toucher du doigt leurs illustres influences, ce premier album révèle un bon petit groupe plein de promesses et follement attirant.
Ca sonne bien! C’est vrai on sent vraiment l’influence Mazzy Star!!