Six mois seulement après la découverte, plutôt renversante, de leur premier Ep éponyme, les 4 parisiens de Bloodthirsty Hippies remettent le couvert avec le diabolique « Behemoth Is Alright » (j’avais entre temps pu découvrir leur nouveaux morceaux grâce à des prestations scéniques bien rock’n’roll, voir mes précédents billets)
Ici, pas de temps mort, pas de chichi, les furieux hippies décident, avec « Behemoth Is Alright », de frapper plus fort, plus vite, plus loin. Aventureux, complexes, sans compromis, leurs morceaux s’écoutent à plein volume, les yeux fermés, dans le noir, immergé dans la folie furieuse, flamboyante et glaciale, de ce quatuor pas banal.
ça commence très fort, avec « Outta My Hand », quelques notes inquiétantes d’un clavier vintage qui sonne comme dans les 80’s et la voix de Lia, toujours troublante de sensualité retenue, élégante et glaciale. Puis le groupe s’emballe sans prévenir (sacré batteur!), et ce bon petit morceau post punk possédé par le diable, part dans un vrai trip psyché déroutant et détonnant. « Shoot » n’est pas en reste, la tension reste élevée et la température monte, Lia fait fondre la glace derrière l’effet disto de sa voix de Siouxsie impériale. Un vrai morceau d’ambiance, au riff minimaliste et obsédant, qui nous embarque assez loin. Puis « Blue Ink » est un sacré tube, presque pop, au refrain irrésistible, mais toujours bien dérangé. Car derrière l’effet psyché et leur folie furieuse (bien communicative), les Bloodthirsty Hippies, n’oublient jamais d’écrire de belles mélodies hantées et habitées. Et c’est là sans doute leur grande force. Se jouant totalement des genres et des conventions, les hippies tentent toujours d’emmener leur morceaux un peu plus loin, vers des terres inconnues, dans un grand charivari cannibale.
On se retrouve au pays des Banshees, avec « Down Down », inquiétant, intrigant, et ce clavier lancinant qui n’en finit plus de résonner. Puis l’étrange « Black Planet », seul morceau que je n’avais pas découvert en live, décalé, ravagé, les voix s’entremêlent, et se délient. La guitare hypnotique, vraiment inventive, fait ce qu’elle veut, c’est plutôt dingue, et vraiment réussi. Puis le final « Ashes Factory Production ». Alors voilà, ils ont bien raison de le placer là, c’est le meilleur morceau du disque. Tout l’esprit des Bloodthirsty, condensé en un seul titre. C’est rageur, décalé, ébouriffant, ça part dans tous les sens, mais ça ne perd jamais le nord. La folie maitrisée, contrôlée, et une mélodie vraiment irrésistible. C’est Suicide qui rencontre les Black Angels et font l’amour avec Siouxsie… Une nuit de folie infernale qui finira dans un bain de sang….
Sexy, tranchant, affriolant, « Behemoth Is Alright »: voilà l’esprit déglingué de ce groupe hors du temps, que je vous engage grandement à découvrir…
Happy Nightmare baby…