Cute Kitten Eaters
Encore une belle découverte avec cet étonnant groupe rennais qui joue un rock indus, raffiné et cultivé, à la fois organique et métallique, qui vient de publier un premier Ep plus que prometteur intitulé « Doubleplusgood is Slavery ». Très influencé par le son et l’univers de Nine In Nails, le quatuor ne se résume pourtant pas à cette simple comparaison. Les quatre titres de l’Ep se révèlent bien plus riches que prévu (j’avais d’abord été scotché par le premier titre publié sur leur page myspace « Unleashed », sorte de brûlot indus/ grunge dans lequel Eosine chante comme Kat Bjelland des Babes In Toyland, je ne pouvais donc qu’adhérer!), Cute Kitten Eaters élargie donc ses frontières et la voix élégante et inquiétante d’Eosine prend de l’ampleur, sur le très beau « Slave », on croirait même entendre l’impériale Siouxie (sans ses Banshees), ou un penchant féminin de Ian Curtis, la rage en plus. Tout au long des 5 titres de l’Ep, la voix d’Eosine, tour à tour prêtresse, maîtresse et amante sensuelle impose son phrasé original, sa poésie mélancolique et sa rage viscérale et organique à ses quatres musiciens post gothique à la froideur métallique façon Trent Reznor.
« Monkey on a High Wire », mélange efficacement le son indus, presque gothique (côté Sister of Mercy) avec des sonorités plus éléctro à la Chemical Brothers. Puis, dans un groove lent et obsédant parfaitement exécuté par une session rythmique vraiment efficace à la Tool, « Noctuelles », seul titre chanté en français, s’immisce dans votre cerveau pour ne plus en sortir comme une sorte de comptine nocturne, lugubre et entêtante. Enfin, sur « Winston », morceau post punk industriel, Eosine s’envole vers d’autres horizons (très « Bjorkiens ») et les Cute Kitten Eaters nous laissent sans voix devant une telle maturité dans le son et dans les compositions, inspirés et inspirantes.
Servi par des guitares acérées, à la fois lumineuses et glaciales, et une session rythmique très efficace qui penche, avec beaucoup de classe et de finesse, du côté de l’électronique anglais des Chemical Brothers ou de Prodigy, le son de Cute Kitten Eaters, à la production soignée et impeccable, nous donne envie d’en entendre beaucoup plus. Sur scène, je ne doute pas que le groupe doit faire ressortir son énergie grunge sous-jacente, et la flamboyante Eosine doit vous laisser sans voix plus d’une fois. Groupe totalement à part dans le paysage actuel tant par l’orginalité de ses morceaux que de l’univers sombre et habité qui s’en dégage, Cute Kitten Eaters mérite vraiment que l’on s’attarde sur « Doubleplusgood is Slavery » et je n’ajouterai qu’une chose: vivement l’album!
www.myspace.com/cutekitteneaters
Cute Kitten Eaters-Slave (video test)
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