Voilà un jeune duo, au charme irrésistiblement vintage, qui propose une pop rétro teintée de soul et de blues 60’s. Originaire de Limoges (qui l’eût cru ?) Carré Court cultive les contradictions avec brio, le sourire au lèvres et le swing dans la peau. Une Baby Doll à la voix de Chatte Sur Un Toit Brûlant, une féline qui aiguise ses griffes sur des riffs impeccablement rétro (le joyeux “Baby You Don’t Mind”), ou quelques notes de piano groovy (le très beau “I Said”).
C’est à la fois léger et sexy, avec cette nostalgie supra cool du Swinging London et des réminiscences garage & soul. Tout ça est vraiment bien pensé, jusqu’au look impeccable et la moue très Bardot de la jolie Julie. Mais derrière la moue boudeuse et les pauses nonchalantes, Julie frappe surtout grâce au timbre suave et groovy de sa voix. Rocailleuse et pleine de désinvolture, voilà une chanteuse hors pair comme on en rencontre peu en France. Bien sûr, elle rappelle beaucoup une certaine Amy Winehouse, mais on sent bien que les références vont plus loin. Derrière la comparaison facile, j’entends les Shangri La’s, Dinah Washington, Ruth Brown, Etta James, Nancy Sinatra, Sam Cooke, Otis Redding, et même un brin de rocksteady old school dans cette attitude cool et impertinente. Tout ça mixé avec un soupçon de rock garage (esprit des Nuggets, es-tu là ?) et vous obtenez un groupe plein de promesses qui ne demande qu’à prendre son envol en creusant encore plus loin le sillon de leur pop nostalgique.
Carré Court « N°1 » (Hoozlab) Réédition le 14 avril 2017.