Ce n’est pas tous les jours que l’on découvre un vrai groupe de pop indie, aux mélodies légères et bien ficelées, dont on n’a pas à rougir, surtout quand celui-ci est français… Ainsi, c’est le trio Cobson, originaire de Montpellier, mais récemment exilé en Belgique, qui m’a tout d’abord interpelé avec ce titre très Yeah Yeah Yeahs: « Rubbish ». Un truc bien déjanté aux guitares post punk inventives et marrantes. C’est léger, fun, et extrêmement séduisant (la faute à la voix acidulée vraiment craquante d’Anna, la chanteuse/guitariste). Bref ça promettait.
Au final, l’album éponyme, sorti en 2010 (mais il n’est jamais trop tard pour une bonne découverte) ne déçoit pas, malgré quelques titres un peu plus mollassons en plein coeur de la track list ( « No Coming Back », « C8H11N »…). Un peu dommage tout de même car ça commençait assez fort avec les deux tubes « I Won’t Let You Go » et surtout l’irrésistible « Like A Bike Without Brakes », qui rappelle les meilleures heures des canadiens de Metric. Et c’est précisément dans ce style que Cobson trouve son équilibre le plus juste. Un genre de pop indie sexy aux allures post punk, vraiment dans l’air du temps (pas étonnant que le trio se soit retrouvé dans la sélection du Printemps de Bourges en 2008).
De jolis titres mid-tempo parsèment donc ce disque plein de naïveté et de grâce (« This Is So Us »), mêlés à quelques intrusions proto-punk très Pj Harvey (« The Thing ») que l’on doit imaginer bien puissant en live. La production soignée est plutôt inventive dans le genre, et sert à merveille la délicate voix d’Anna, toujours au bord du précipice (« Quiet »), tantôt pleurnicheuse et mutine façon Karen O, ou sexy lady à la Emily Haines. Une voix enfantine au charme incontestable qui semble même avoir piqué quelques bonbons dans la boîte à pop-song de Nina Persson…
Quelques notes de piano par ci par là (« Spoiled Child », « Downtown » et son joli final) viennent rajouter un petite couche de légèreté à cet ensemble déjà bien acidulé, mais c’est finalement le parti pris post punk qui convient le mieux à ce trio éclectique et électrique qui clôt ce joli disque sur un « Rubbish », décidément très réussi.
Au final, Cobson expose de multiples facettes avec une naïveté même pas feinte. Comme trois gosses découvrant les joies de l’électricité, le trio s’en donne à coeur joie. Et même si quelques titres un brin paresseux plombent parfois un peu l’ambiance, c’est tout de même sacrément bien fichu et assez revigorant.
Ci dessous, le clip de « Like A Bike Without Brakes »:
La video est cool. La chanson est super bien! Merci pour cette découverte.