Retour à l’Espace B, ce vendredi, une semaine pile après le dernier concert de Candy Flesh en ces lieux. L’Espace B, petit café concert à deux pas de la Villette, redevenue une salle accueillante depuis le départ d’un certain « programmateur » (sosie humain de Jabba The Hut), qui avait la sale manie de faire raquer tous les petits groupes parisiens dit « amateurs », pour les faire jouer dans une salle vétuste, et s’en mettre, au passage, plein les poches. Bref le lieu a depuis été repris (et renové) par l’association La Compagnie Générale, qui tente de réhabiliter cet endroit mal aimée, en proposant une vraie programmation de rock indé.
C’est donc un Espace B déjà bien rempli qui accueille le groupe Bad Lips. La température monte d’un cran dès l’entrée en scène de la jolie chanteuse, qui n’en finit déjà plus de se dandiner. (Le public masculin, conquis d’avance, en a pour son argent). Le groupe derrière joue, mollement, un genre de rock groovy et sexy, sans grande passion (on se demande même parfois ce qu’il fait là…) Les morceaux ne décollent pas vraiment, malgré quelques bonnes idées de grattes et d’ambiance, le tout manque sévèrement de cohésion. Malgré cela, en bonne front woman, la chanteuse moite et sexy fait son show érotique. Elle susurre, éructe, charme le public, mais oublie régulièrement de faire quelque chose de sa voix. Dommage car cette fille là possède un charisme évident (et un physique avantageux), mais manque bien d’un peu de venin (n’est pas Jennifer Charles qui veut..).
Bien plus revigorant et subversif, Lolito débarquent ensuite pour un set tout en nuance. Découvert lors d’un concert au Klub au printemps dernier, les Lolito m’avaient mis une belle petite claque avec leur pop légère, classieuse et décalée. Quatre mois plus tard, le groupe propose un set un peu moins nerveux et tendu, mais tout aussi efficace. Entre deux tubes pop, Lolito laisse la place aux ambiances suaves et à l’émotion, dans la veine de leur titre très inspiré par Blonde Redhead « Echo Echo ». Moins sautillants, moins punk, mais toujours accrocheurs, ces morceaux donnent une toute autre couleur au groupe, et leur permet d’explorer des registres plus langoureux. Heureusement, l’énergie punk n’est jamais très loin, et Lolito nous redonnent envie de danser en enchaînant sur des titres bien décalés et plus légers (« Lolito », « B.A.S.T.R.D »), à la folie communicative. Un grand écart assez osé qui n’est pas donné à tout le monde. Sur scène, Anne, la chanteuse, tient la baraque, affichant toujours un sourire joyeux et coquin. Jouant un peu moins sur le côté « duo girl power », que lors du précédent concert parisien (snif snif, c’était pourtant bien!), le groupe trouve ici une autre cohésion, un peu plus distante et nuancée, et n’hésite pas à échanger régulièrement les rôles et les instruments (clavier/orgue/basse/guitare). Le public, bien emballé, en redemande, et Lolito, après un joyeux rappel, quitte la scène sur son tube, « Hold Me Kiss Me », qu’on aura dans la tête jusqu’au lendemain….(et plus encore!)
Photos: Stéphane Dalle (galerie complète dans la section « pictures »)