Vous le savez, le hasard fait parfois bien les choses… Il y a quelques temps, j’étais allée soutenir mes potes de Mad River, sur le dernier « concours » en ligne, Fred Perry/Les Inrocks, Mods 2010(!). Encore un truc où les dés sont pipés, où si tu n’as pas 15 000 amis prêts à voter en masse pour toi, tu n’as presque aucune chance de te retrouver parmi les finalistes… Mais passons (comme on dit, qui ne tente rien n’a rien).
Bref je me retrouve là, à voter trois fois de suite pour Mad River, j’en profite, au passage, pour faire un petit tour des groupes inscrits (pas vraiment « Mods »), retrouvant au hasard, d’autres amis rockers (Native Nothing, Sheeduz…). Et je tombe finalement sur une petite bombe à retardement, ce titre: « Poetic Fuckers », d’un groupe d’Aix en Provence, Rockett Queens. Là aussi, rien de très « Mods ». Mais plutôt un bon moment de rock’n’roll rocailleux, gouailleur, dans la grande tradition du genre (AC/DC, Guns’n’Roses, Rose Tattoo), emmené par une voix de brailleuse, nonchalante et sexy, façon Juliette Lewis.
Vraiment emballée, je m’empresse d’en savoir un peu plus sur ce groupe, et découvre qu’ils ont déjà pas mal roulé leur bosse sur scène, malgré leur jeune âge. Les vidéos, de bonne facture, donnent vraiment envie. ça envoie, c’est carré, puissant, rageur…
Un peu plus tard, je me retrouve avec le cd entre les mains, et m’empresse de faire crier ma platine…. « Poetic Fuckers », sonne d’emblée comme un hit en puissance, avec tout ce qu’il faut, là où il faut. Un batteur carré et puissant, un pied à la Phil Rudd, d’AC/DC, des guitares heavy, bien rock’n’roll et surtout cette voix. Coquine, rauque, sexy. Rien à dire, cette Miss là, a tout compris. Pas farouche, elle couine, braille, fracasse tout et tente de rivaliser, la tête haute, avec les plus grandes (Brody Dalle, Courtney Love, Joan Jett..). Respect.
Et ça continue sur « Slip Away » (intro à la Tool), un peu moins efficace, malgré de bonnes phases de guitares, et surtout de très bonnes idées de chant. Puis, « In Their Eyes » ressemble un peu à un morceau des Distillers, remixé par les Guns, période « Appetite ». C’est hargneux, railleur, un peu méchant. Certes, ce n’est pas encore « Welcome To The Jungle », mais tout de même quel potentiel!
Et puis voilà, l’autre tube: « Lost In A City ». Bien percutant et un peu facile, mais sacrément bien fichu il faut bien le dire. Un bon refrain accrocheur et entêtant, emmené par un chant revêche et mélodique.
Voilà donc quatre titres rageurs, racoleurs et bien efficaces (mais qui souffrent parfois d’une production un peu mollassonne) que nous propose ce jeune groupe un peu anachronique. Et bien oui, à l’heure du rock à mèche parisien, qui ferait presque bailler ma grand mère, les Rockett Queens from Aix, prennent le train à l’envers et nous emmènent avec eux dans un road trip à L.A, au coeur des racines du bon vieux heavy. Et même si ces Queens là n’inventent rien à la bonne vieille recette du rock’n’roll chevelu (hard rock pour ceux qui veulent), ça fait tout de même du bien d’entendre un jeune groupe, nous la rejouer aussi bien, avec autant de hargne, de fraicheur et d’énergie.
ci dessous, en live: